Dernièrement, nous avons vu que l’armée américaine en collaboration avec le laboratoire national de Sandia développaient des balles intelligentes permettant d’atteindre un ennemi derrière un obstacle. Mais avant de pouvoir atteindre une cible derrière un obstacle, il faut déjà arriver à l’atteindre avec précision sans obstacle. C’est ainsi que l’armée américaine a acheté et testé plusieurs fusils dits intelligents fabriqués par la startup TrackingPoint.
Les essais des armes de la startup se sont déroulés à Boulder City au Nevada où au moins 70 journalistes et plusieurs débutants étaient présents. En effet plusieurs gouvernements et agences de renseignement étaient intéressés par le potentiel de leurs armes depuis le lancement de la startup. Ainsi pendant les tests les résultats ne se sont pas fait attendre. Après seulement quelques minutes d’instructions, un novice dans les armes à feu a pu atteindre au premier tir une cible à près de 1000 mètres. Pendant tous les essais, on a seulement noté une ou deux personnes qui ont raté leur cible. Et ils ont même raté à quelle distance? A environ 980 mètres.
C’est un jour meilleur que d’habitude. Je dirais que pour les premiers tirs, nous sommes à environ 70% de probabilité de réussite à 1000 mètres avec des tireurs inexpérimentés.
– Oren Schauble, agent marketing de la startup.
Par comparaison, les tireurs d’élite militaires et des tireurs d’élite ont un taux de réussite au premier tir entre 20 et 30% avec des armes conventionnels. Ils atteignent généralement 70% aux tirs suivants.
– Jason Schäuble, Chef de direction de l’entreprise.
On peut déjà imaginer ce qu’un tireur expérimenté ou un tireur d’élite peut arriver à faire avec cette technologie. Mais vu l’aspect gadget de leur technologie, les tireurs d’élite peuvent être réticents à utiliser de tels armes car elles peuvent impacter sur leurs compétences sur le long terme. En effet, l’arme fait presque tout et le tireur ne fait que appuyer sur la gâchette.
Ce n’est pas nécessairement pour eux. C’est pour les gars qui n’ont pas cette formation et qui ont besoin d’effectuer des tâches plus complexes. C’est plus pour un soldat moyen.
– Oren Schauble
Les tests faits par l’armée actuellement cherchent à déterminer les performances des troupes conventionnelles dues à l’utilisation de ces armes par rapport aux tireurs d’élites. Mais ce n’est pas la première fois que l’armée teste ce type d’arme. Ils avaient déjà testés l’année dernière, en Afghanistan, le lance-grenades à guidage de précision XM25.
En réalité, l’arme est composé d’un système comprenant un ordinateur sous linux dans le viseur qui grâce aux différents capteurs, collectent des données balistiques comme les conditions atmosphériques, l’inclinaison, et même l’effet de Coriolis. Mais d’après Scott Calvin, un représentant de l’entreprise, certaines variables doivent être ajoutées manuellement comme la vitesse et la direction du vent. L’ordinateur étant sans fil, ces informations peuvent être envoyées vers un ordinateur portable, un téléphone intelligent ou une tablette pour échanger des renseignements, repérer des cibles, traiter les informations de manière plus précises, sauvegarder les données pour de futures enquêtes ou comme preuves, etc…
Et comme nous sommes dans un monde de plus en plus connecté, les armes sont interconnectées et peuvent donc communiquer les uns avec les autres. Ceci peut être intéressant dans le cas où nous avons un champ de vision réduit, trop d’obstacles, plusieurs cibles à atteindre en même temps, etc… En effet, C’est possible de marquer des cibles et de passer ces objectifs à quelqu’un d’autre avec un meilleur champ de vision.
Après avoir localisé la cible à travers le viseur, le tireur appuie sur un bouton rouge près de la gâchette pour marquer la cible. un réticule apparaît alors en fonction de la trajectoire de la balle déterminée par l’ordinateur. Le tireur arme ensuite le fusil, et positionne le réticule sur la cible marquée et tire. Même les jeux vidéos n’ont pas pu faire aussi simple.
En tout cas cette arme intéresse pas mal de monde et pas seulement aux États-Unis, mais partout dans le monde. Même le ministère de l’agriculture américain voit en cette arme une utilisation possible dans un programme visant à mieux contrôler l’augmentation de la population de porcs sauvages.
La société derrière cette arme, TrackingPoint, a été lancé il y a un an par John McHale et compte environ 75 employés. TrackingPoint a déjà vendu environ 500 fusils, dont la plupart aux chasseurs fortunés d’après la compagnie. Mais aucune statistique claire n’a été donnée sur les achats fait par les armées ou les gouvernements. Les kits coûtent environ 10.000 dollars pour une précision d’environ 750 mètres, et entre 22.000 et 27.000$ pour des fusils longue distance dont la précision est d’environ 1.250 mètres. Ils peuvent être aussi installés sur une variété d’armes.
Source: Defensetech